En un mot, non. Un certain nombre de facteurs doivent être pris en compte lors de l’achat d’un supplément :

  1. Le rôle de Santé Canada et des NPN (numéros de produits naturels)
  2. Le produit est-il testé par une tierce partie?
  3. Suit-il les bonnes pratiques de fabrication?
  4. Les doses et les ingrédients actifs sont-ils appropriés et quels sont les types d’agents de remplissage?

Le rôle de Santé Canada et la protection des consommateurs

Au Canada, nous avons quelques garanties en ce qui concerne les suppléments. Le Canada a des directives parmi les plus strictes au monde en ce qui concerne les produits de santé naturels. Santé Canada exige une application approfondie pour que le produit soit approuvé en vue d’une utilisation au Canada. Cela comprend non seulement un étiquetage approprié, mais aussi la source des matériaux et des informations sur la fabrication, la sécurité, l’efficacité, les monographies de produits et bien d’autres choses encore.

Pour qu’un produit soit vendu au Canada, il doit porter un NPN sur son étiquette. Ces huit chiffres indiquent clairement que Santé Canada a évalué et approuvé le produit. La présence d’un NPN signifie que le produit a fait l’objet d’un processus d’examen approfondi visant à garantir sa sécurité, son efficacité et sa qualité.

Cela permet de se sentir en confiance lors de l’achat de suppléments, mais il ne s’agit pas d’un processus infaillible. Santé Canada compte sur les fabricants pour fournir des informations correctes. La plupart des installations de fabrication ne sont pas inspectées et les tests acceptés peuvent être effectués en interne ou par une tierce partie. Santé Canada teste certains suppléments et matériaux, mais ce n’est pas le cas de tous les suppléments et ce n’est pas fréquent, de sorte qu’il arrive que des produits passent entre les mailles du filet.

Prenons l’exemple de U-Dream, qui était vendu comme un somnifère naturel. En 2019, U-Dream a été rappelé parce qu’il contenait de la zopiclone, une substance réglementée délivrée sur ordonnance. Ce n’est que lorsqu’il a été commercialisé et qu’il a fait l’objet de plaintes qu’il a été correctement testé et qu’il s’est avéré qu’il contenait des médicaments sur ordonnance. Le produit a été rapidement retiré du marché, mais cela prouve que vous devez toujours faire vos propres recherches lorsqu’il s’agit de vos suppléments. (1)

Qu’est-ce qu’un test de tierce partie et pourquoi est-ce important?

De nombreuses entreprises de suppléments ont recours à des tests effectués par des tiers pour garantir ce qui suit :

  1. Le supplément contient exactement (ou presque) ce qui est indiqué sur l’étiquette.
  2. La concentration du produit est correcte. Par exemple, la formule contient réellement 50 mg de B12.
  3. Le produit est exempt de contaminants (bactéries, saletés, etc.).
  4. Il n’y a pas d’ingrédients secrets ou non étiquetés
  5. Le supplément se dissout et est absorbé par l’organisme.

Les installations d’essais doivent être certifiées ISO, ce qui signifie qu’elles respectent des normes internationales strictes. La norme ISO-9001 garantit que le laboratoire dispose d’un système solide de gestion de la qualité, tandis que la norme ISO 17025 se concentre sur la précision et la fiabilité des tests spécifiques effectués par le laboratoire. Pour les tests des suppléments, la norme ISO 17025 est particulièrement importante car elle garantit que les tests sont normalisés et qu’ils produisent des résultats précis. (2).

Les installations d’essais les plus courantes pour les entreprises sont NSF, ConsumerLab, USURA, Labstat ou USP. Certains fabricants de suppléments l’indiquent sur leur étiquette, mais la plupart du temps, les informations se trouvent sur leur site Web.

La plupart des fabricants de suppléments ont recours à des tests effectués par des tiers afin de garantir l’objectivité. Certains effectuent des tests en interne, ce qui présente un risque de partialité que ne comporte pas un test effectué par une tierce partie.

En résumé : Faites vos recherches avant d’acheter quoi que ce soit dans le commerce. Si vous avez des marques préférées, vérifiez sur leur site Web si elles font l’objet de tests par une tierce partie. Si le site ne mentionne aucune forme de test ou indique qu’il s’agit de tests « internes », méfiez-vous et envisagez une autre marque.

Bonnes pratiques de fabrication (BPF)

La prochaine chose dont vous voulez vous assurer avec les produits, c’est que l’entreprise respecte les bonnes pratiques de fabrication. La certification BPF au Canada signifie que le fabricant des suppléments respecte les « 5 P des BPF », c’est-à-dire le personnel, les places, les processus, les produits et les procédures.

  1. Personnel : Le personnel est correctement formé aux normes de sécurité et de propreté de l’établissement.
  2. Places : Les locaux sont propres, la contamination croisée est évitée, l’équipement reste calibré et fonctionnel.
  3. Procédures : Les procédures et les lignes directrices opérationnelles sont bien documentées afin de garantir la cohérence et la sécurité.
  4. Produits : Contrôlés tout au long du processus de fabrication afin de garantir l’exactitude, la sécurité, une bonne manipulation et un stockage adéquat.
  5. Procédures : Bonne documentation sur toutes les étapes de la fabrication, du début à la fin.

Santé Canada certifie les BPF pour les entreprises de fabrication de suppléments. Tout produit doté d’un NPN aura été soumis à ce processus.

En résumé : Les bonnes entreprises respectent les bonnes pratiques de fabrication et vous le diront sur leur site Web. Si le site ne mentionne pas les BPF, n’achetez pas le produit.

Le supplément proprement dit : Qu’achetez-vous?

Le choix des ingrédients

Les différents compléments contiennent des quantités et des types d’ingrédients différents. Par exemple, le calcium se présente sous différentes formes. Du carbonate de calcium (le moins bien absorbé) au gluconate en passant par le citrate de calcium. Tous ont des niveaux d’absorption différents, le citrate de calcium arrive en tête avec un taux d’absorption supérieur de 27 % à celui du carbonate. Ainsi, même si le carbonate de calcium est moins cher, il est plus difficile à absorber et vous devez en consommer davantage. (3)

Les montants sont importants

La prochaine chose à prendre en compte est la quantité par gélule. Reprenons l’exemple du calcium. Il existe des gélules de 1000 mg, mais le calcium doit se dissoudre pour être absorbé et tout ce qui dépasse 500 mg à la fois est gaspillé. Vous pouvez donc penser que vous faites une bonne affaire en prenant « plus par gélule », mais ce n’est pas le cas si vous ne l’absorbez pas. (4)

Ingrédients non médicinaux : Liants et agents de remplissage

Les agents de remplissage sont un autre élément à prendre en compte. Outre les vitamines, les minéraux ou les plantes que vous achetez, ils sont accompagnés d’un ensemble d’« ingrédients non médicinaux ». Il s’agit de substances utilisées pour conserver le supplément, l’aider à garder sa forme, sa couleur ou lier les ingrédients entre eux. Tous les additifs ne sont pas mauvais, mais il y en a certains que vous devez éviter :

  1. Dioxyde de titane (présent dans une multivitamine très courante) : lié à l’inflammation intestinale et à la détérioration de l’ADN (5,6)
  2. Additifs de coloration tels que le « rouge 40 » et le « jaune 6 » : peuvent être cancérigènes et causer de l’hyperactivité chez les enfants (7)
  3. Carraghénane : aide à obtenir une texture plus crémeuse, mais a également été associé à des problèmes d’estomac tels que les ballonnements et l’indigestion (8,9)
  4. Talc : bien qu’il soit considéré comme sécuritaire à l’ingestion, il n’est pas recommandé dans les poudres ou tout autre produit où vous pourriez l’inhaler ou l’approcher de la région génitale en raison de ses propriétés inflammatoires et cancérigènes (10)

Qui sont quelque peu controversés :

  1. Stéarate de magnésium : empêche le produit de s’agglutiner pendant la fabrication, ce qui est controversé en raison d’une étude sur les rats qui a montré que le stéarate inhibe la fonction immunitaire. Il n’a pas encore été étudié chez l’homme et le jury n’a pas encore déterminé si le stéarate de magnésium est identique au stéarate lui-même.
  2. Acide stéarique : il s’agit d’une graisse saturée d’origine animale. On s’inquiète de l’utilisation excessive de graisses saturées dans les produits, bien qu’elles soient présentes en quantités minimes dans les compléments alimentaires. Si vous consommez des produits d’origine animale, vous en consommerez plus en mangeant que dans vos suppléments. (11)

Meilleures options :

  1. Cellulose : fibre végétale non absorbée par l’organisme
  2. Acide citrique : généralement à base de maïs et relativement sécuritaire (à moins d’être sensible au maïs)
  3. Acide ascorbique
  4. Gélatine (sauf végétalien/végétarien/casher/halal)
  5. Sorbate de potassium : généralement considéré comme sécuritaire, bien que certaines personnes puissent y être sensibles
  6. Dérivés du maïs (sauf si vous êtes sensible au maïs)

En résumé : Il ne s’agit pas simplement de prendre le supplément le moins cher sur l’étagère. L’achat d’un produit de bonne qualité doit tenir compte de nombreux facteurs. Si tout cela vous dépasse, le mieux est de discuter avec votre fournisseur de soins de santé pour connaître les marques et les produits qu’il utilise et qu’il vous conseille. Les docteurs en naturopathie et les nutritionnistes connaissent bien le monde des suppléments et savent ce qu’il faut rechercher. Si vous avez besoin d’aide pour trouver quelqu’un de qualifié, discutez avec le personnel de sanoMidVie pour trouver un(e) praticien(ne) qui correspond à vos besoins.

Références

  1. https://recalls-rappels.canada.ca/en/alert-recall/health-canada-warns-canadians-about-u-dream-herbal-sleep-aid-products-after-tests
  2. https://www.supplysidesj.com/certification/whats-really-in-an-iso-certification-
  3. https://www.aafp.org/pubs/afp/issues/2000/1015/p1895.html
  4. https://www.aafp.org/pubs/afp/issues/2000/1015/p1895.html
  5. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0378427414001143
  6. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3442211/
  7. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2957945/
  8. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1242073/
  9. Tobackman, J.K. (2001, Oct.) “Review of harmful gastrointestinal effects of carrageenan in animal experiments.” Environmental Health Perspectives. 109(10): 983–994
  10. https://www.cancer.org/cancer/risk-prevention/chemicals/talcum-powder-and-cancer.html
  11. Tebby, P.W., Buttke, T.M. (1990). “Molecular basis for the immunosuppressive action of stearic acid on T cells.” Immunology. 70: 379-384.

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